Page:Rachilde - La Marquise de Sade, 1887.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

II


La vie de garnison était, en ce temps-là, une vie de famille. On avait peu de relations avec le bourgeois, parce qu’on ne faisait que passer, et que l’habitant des villes se défie toujours du pantalon garance.

Le 8e hussards restait donc chez lui, trouvant en lui-même les plus riches éléments de distraction.

D’abord il y avait la femme d’un capitaine, madame Corcette, qui amusait tous les frondeurs, une femme ahurissante aux toilettes venant de Paris et aux allures sentant le café-concert. Les sous-lieutenants l’aimaient beaucoup ; le capitaine Corcette le leur rendait… ils n’avaient pas d’enfant ! madame Corcette portait des chignons Schneider plus gros que ceux de la Schneider, et des suivez-moi jeune homme qui s’allongeaient derrière ces costumes chic (ce mot devenait à la mode) pareils aux