Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/153

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enfer ; sa petite figure tachée de son, sa bouche méchante, ses yeux de malice me chatouillaient le regard et me forçaient au courage. À la sentir si près de moi, j’étais comme fier, j’avais trouvé enfin du bonheur pour longtemps. Je ne pensais à rien de mal. Je ne pensais qu’à appuyer mes yeux sur ses yeux, ça me rendait la confiance.

Ils étaient beaux ses yeux noirs, un peu sournois, lorsqu’ils se détournaient pour chercher la vieille femme aux carreaux de vitre, et si curieux, si pleins d’un vice innocent quand ils se laissaient faire par les miens.

La pluie tombait, le jour aussi. Une odeur de lilas se répandait, une pauvre petite odeur de pommade sur la tête d’une servante.

— Dites donc, Mademoiselle Marie, vous n’avez pas d’amoureux ?

Les filles dans les auberges des alentours de Brest ne sont pas sans connaître le mot d’amour dès leur plus tendre enfance.

— Ben ! ma tante en ferait une vie… je