Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/185

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des nouvelles de son second mariage. J’étouffais. Sur la plate-forme, au milieu du fulgurant incendie du phare, je repris un peu de calme.

Il était clair que ce vieux divaguait.

Nous montâmes nos lampes ; un vent furieux nous balayait la figure et fouettait le patron du fouet de soie de ses cheveux. Il ressemblait à un grand pitre de foire. Sa bouche rentrée, si mince, si rouge, avait des contorsions singulières et ses yeux brillants pleuraient des larmes roses, ses regards brûlés rendaient la lumière en gouttes de sang. Si ce n’était un pauvre bougre de fou… il incarnait probablement le diable.

Je ramassai un oiseau tombé le long du vitrage, un martinet tout frissonnant encore de son plongeon dans le feu.

— En voici un qui ne croira plus au soleil de minuit, murmurai-je pour dire n’importe quoi, car les prunelles féroces du vieux m’épouvantaient absolument.

— Toi, quand tu auras chu dans la mer, tu