Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/186

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ne croiras plus à l’amour, mon petit gars, fit le vieux d’un ton très tranquille.

— Patron, vous oubliez de mettre le cran au régulateur.

J’allongeai le bras pour arranger le mécanisme, et je repoussai la vitre qui murait la violence de l’incendie.

— C’est bon, grogna-t-il.

— C’est bien, déclarai-je.

Il redescendit seul, me laissant chez moi.

…Demain ! Demain je la verrais, celle que je ne connaissais que par la saveur de ses lèvres ! Je la retrouverais demain, et cette fois, comme il n’y avait plus de paperasses de naufrage à leur fournir, j’aurais mon plein jour de congé. Dès la terre touchée j’irais chez elle. Chez elle ! Marie ! Elle s’appelait Marie, une chance. Moi, j’aimais ce nom-là. On ferait vite des projets. Depuis quinze jours, je ne la perdais pas de vue. Je la sentais tout près de ma poitrine. Elle savait bien ce que nous dirions demain. Elle le savait d’avance. On était resté dans les bras