Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/187

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l’un de l’autre, n’est-ce pas ! Ensuite, on se prend comme on se trouve, il n’y a pas besoin de tâtonner si longtemps. On se voulait tel qu’on se devinait. Deux gosses, quoi ! Moi, j’en savais juste assez pour qu’elle puisse, plus tard, m’en remercier par du bonheur. La vieille tante épicière allait-elle rigoler d’aise quand elle m’entendrait lui demander une promise, et vogue la galère durant un an… Je serais nommé, à la place de Barnabas, gardien de la Tour d’Amour… ou d’ailleurs… et nous aurions des enfants, tout de suite, aussi grands que leur petite mère. Vive la joie !

Je me sentais si bon, si tendre, si honnête.

Et je guignais la mauresque, du coin de mon lit.

— Toi, tu étais bien gentille, je dis pas, seulement tu buvais vraiment trop de tafia et tu vous plumais un matelot comme je plume ce martinet. Jolie ? Moins que ma promise, parce que tu vous as l’air de l’être davantage. Tu voulais de drôles de choses… et tu me faisais presque