Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/208

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volontés et les lueurs de bon sens des pauvres hommes.

Le phare se dressait, énorme, tendu comme une menace vers les cieux, s’érigeait, colossal, dans la direction de cette gueule d’ombre, de cette noire fêlure de la clarté céleste, car il y était attiré par le suprême devoir d’être aussi grand que Dieu.

Et le brouillard d’or montait, descendait, en reflétant du sang, aspiré ou refoulé par l’astre au masque d’apparence impénétrable.

…Comme elle était belle cette lune pure, perle tombée, tête coupée, luisante du plaisir d’un autre, mais n’en disant jamais rien…

Et le phare, sous le vent hurleur sonnant des épousailles diaboliques, sous le vent qui pleurait de joie ou chantait de terreur, le phare semblait se tendre de plus en plus, exaspéré dans l’irradiation de l’impossible.

S’éteindre ?

Le droit est de briller, de vivre…

Flamber plus haut ?