Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/213

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pétrole, moi en haut, près du foyer des lampes.

Qu’est-ce qu’on se dirait ?

Je ne prends pas au sérieux ses idées sur les femmes noyées.

Et il me méprise parce que j’ai eu l’envie, un matin, d’épouser une vivante que je ne connaissais pas.

Quant à ses funèbres plaisanteries sur les placards, ça ne m’intimide point. Il a voulu me faire peur, parce qu’il sait que j’ai de certaines croyances en Dieu.

Et puis, c’est nécessaire de brimer le mousse, de terroriser le novice et de lui envoyer chercher le cadavre dans le placard, ça le forme. Je n’ai pas voulu chercher, moi, je suis un entêté !

Mes nuits sont affreuses, je vois des figures lamentables se coller contre la vitre de mon hublot. Des dames blanches, éplorées sous leurs cheveux noirs, me font signe de les suivre, elles me glacent de leurs yeux morts, pleins d’eau verte ; dès que je me lève pour les aller chasser, elles reculent effrayées, à leur tour, de