Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Nous continuâmes rapidement notre ascension, et nous arrivâmes sur le chemin de ronde juste pour le coup du capuchon.

Un subit brouillard noir, âcre, puant le pétrole, recouvrait la vaste lanterne, et aucun rayon n’atteignait plus le flot.

— Ben, quoi, fit le vieux embêté, ça commence à se gâter. Va me chercher les torches.

Dans les cas extrêmes, on plante des torches tout le tour de la balustrade, et, jusqu’à ce que la dernière soit emportée par le vent, on les allume.

Je redescendis chercher les torches, et je vis à l’horloge que ça marquait dix heures.

On en aurait pour toute la nuit de la procession.

Dans ma petite chambre du haut, ordinairement très claire, c’était l’obscurité complète. On tâtonnait de ténèbres en ténèbres, et le vent vous cueillait les lanternes ou les lampes dans les mains pour les envoyer à plusieurs milles de là.