Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/233

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faisais mon service, et, si j’y mettais du zèle, ça ne pourrait pas m’être reproché.

Le vieux ronflait dans la salle basse.

Il ne se douterait de rien.

D’ailleurs, mon amour-propre ne me permettait plus de reculer.

Bravement, je détachai ma ceinture de corde, je l’enroulai autour de mon poignet pour me conserver un point d’appui en cas de vertige, et je me courbai vers la fenêtre, mon front juste à la hauteur de la vitre.

Alors, je lâchai la corde et je poussai un cri.

J’avais vu, oui, j’avais bien vu… derrière l’étroit miroir de verre, une autre tête que la mienne qui me regardait !

Je demeurai un instant collé contre la muraille, les cheveux droits d’épouvante, les paumes mouillées, me maintenant par miracle.

Je devais me tromper, rêver ! Ça ne pouvait être le possible.