Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/265

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Ça s’ouvrit très doucement.

…De la poussière, un peu de sable, de ce sable fin qui pénètre partout, si blanc, si fluide. Pas de femme ! Aucun cadavre, aucun squelette ; seulement, sur l’appui de la fenêtre, juste devant la loupe de verre, voilée d’une buée verte, une étrange plante dans un pot de cristal, un large pot où l’on met des gros fruits à confire… et les poisons, chez les pharmaciens.

Cette plante s’étalait autour du pot en luxuriants rameaux blonds, était onctueuse au toucher, très pareille à des cheveux.

Retournant le bocal, je vis la tête osciller légèrement, et ses yeux vides s’emplirent de lueurs, s’irisant à travers l’alcool.

Je jetai ma veste sur elle, pour ne plus rencontrer ses yeux en l’emportant.

…Le vieux caressa, de ses larges pinces de crabe, cette chevelure fusant d’une rondelle de liège, en cascades légères, puis il dit, très distinctement, durant que je me cachai la figure dans ses draps :