Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/85

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pan. Le jeune poussait de faibles cris de moineau.

Je voulais une famille, des couvées, faire de jolis élèves, bien stylés, croisés de nuance et variés de trilles, avoir surtout un mulet vert pour le cager à part, lui apprendre de grands morceaux, et, au lieu de tout ça, je devenais la victime de méchants oiseaux toujours en querelles, salissant ma chambre, dépensant l’eau comme si chez nous ça ne valait rien, l’eau douce.

J’avais payé ça une pièce de cent sous. Belle acquisition, ma foi ! Je ne pouvais pas les lâcher par la fenêtre à sept milles de terre ferme. Je ne pouvais pas les laisser mourir de faim, et il serait trop difficile d’obtenir du ravitailleur qu’il les remporte. J’hésitais à les tuer. Depuis six semaines que je demeurais au phare, ayant laissé sauter mes tours de congé, je n’espérais pas une permission de surcroît, histoire d’aller changer un serin mâle pour une femelle.

Ensuite, ma faute de la veille ne donnait pas lieu à l’indulgence de mes chefs, et le père Bar-