Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/86

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nabas ne me permettrait pas, de sitôt, les… serines de Brest.

J’étais plein de mélancolie.

Ma chambre, au soleil levant, n’inspirait pas non plus de gaietés folles. Elle était claire, nue comme une coquille d’œuf et semblait vide pour toujours. Mon lit de camp, bien propre, bien astiqué des pieds, était sur le modèle des lits d’hospice. Il tenait le moins de place possible, et ma petite horlogerie de gardien scintillait entre les étagères avec l’apparence d’outils de chirurgie. Sur ma table, les livres ne me tentaient pas. J’avais jamais été grand liseur. J’aimais mieux perfectionner mes idées à moi tout seul, soit pour mon métier, soit pour ma jugeote, que de m’informer de celles des autres.

Ce qu’il me fallait, à présent, pour éclairer mon cerveau, c’était quelques petits animaux sautelant autour de mes jambes. Je pensais à un singe ou à un chien :

— Pourquoi pas me marier, avoir des