Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/95

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Les monstres de fond ne sont pas autour des rochers, et les carnassiers de surface ne restent pas dans l’écume chaude, battue vertigineusement par le fouet des grandes barres.

On ne voyait jamais Mathurin Barnabas pêcher du haut de son esplanade.

Je dénichai un crabe énorme qui, sans se presser, descendit plus bas dans le trou noir, son domicile, puis des bêtes gluantes, une lamproie, rampèrent et zigzaguèrent le long des maçonneries.

Je récoltai beaucoup de moules dans ma casquette.

J’étais arrimé, un talon sur le bord de mon canot et presque toute ma botte dans le trou de roc. L’ombre géante du phare s’étendait, formant un chemin qui aboutissait à cette cave mystérieuse. Les grosses vagues respectaient, pour le moment, ce coin de tristesse et laissaient un calme relatif à cet endroit si désolé. Pas une herbe, pas une algue, pas une touffe de lichen, pas un morceau de coquillage blanc ou rose,