Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/132

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ensemble, et tu en profites pour m’accabler !…

(Les mouches étincelantes s’élèvent tumultueusement de la nappe d’eau tranquille et bourdonnent autour des deux adolescents.)

elle (vivement intéressée) : Regarde les belles mouches. On dirait des émeraudes vivantes et en feu.

lui (désirant la flatter) : Ou les yeux de ta chatte !

elle : Elles viennent de se baigner, car elles luisent comme des gouttes d’eau verte ! Attrapes-en une, dis ?

lui : Et si elle me pique !

elle : C’est vrai ! Ne les effarouche pas.

(Ils se rapprochent l’un de l’autre comme pour se défendre contre une attaque possible).

lui : je crois qu’elles ne sont pas méchantes. (Une mouche se pose sur la joue de l’amoureuse). Tiens ! Celle-ci qui te prend pour une plante. (Gracieusement.) Elle a senti ton cœur sans doute. Frrrrrrr… la voilà partie ! Et elle