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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/153

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« Le revenant, Marie ?… »

J’étais un peu désappointé. J’aurais préféré une histoire de voleurs. J’avais, d’ailleurs, fait son portrait bien malgré moi !…

« Le revenant, monsieur Maurice, continua solennellement la bonne, c’est la dame qui est morte ici voilà une dizaine d’années. Elle vivait en compagnie d’un monsieur, sans le sacrement, et quand le monsieur l’a quittée, elle s’est pendue. Tout le pays connaît l’histoire, même que jamais encore on n’a osé relouer la maison avant votre mère. »

Je restai abasourdi. La femme pendue revenant de l’autre monde pour me voler mes ficelles et dévorer des manches de pioche ! Certes, cela dépassait mon imagination ! Je savais ce que je voulais savoir, mais je n’étais guère avancé ! Dans mon lit, j’eus des cauchemars, et je me pelotonnais contre le mur, essayant de me rendormir en me bouchant les oreilles. Des grandes personnes comme ma mère et ma bonne ayant peur du reve-