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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/28

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reuse, ses yeux sont fixes. Ses cheveux noirs plats luisent sur son front. Il a les traits réguliers rappelant la beauté de sa mère, à peu près comme un homme mort peut ressembler à son portrait. Voix sourde et lente.

Les deux personnages sont assis devant la porte ouverte.


la mère : Voyons, petit fils, à quoi penses-tu ?

l’épouvanté : Mais… à rien, mère.

la mère (s’allongeant dans son fauteuil) : Quel parfum, ce chèvrefeuille ! Sens-tu ? Ça vous grise. On dirait une de ces fines liqueurs de dame… (Elle fait claquer sa langue).

l’épouvanté : Une liqueur, ce chèvrefeuille ? Ah ?… oui, mère.

la mère : Tu n’as pas froid, j’espère, de ce temps-là ? Et tu n’as pas la migraine ?

l’épouvanté : Non, merci, mère.

la mère : Merci quoi ? (Elle se penche et le regarde attentivement.) Mon pauvre petit Syl-