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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/27

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À Jules Renard.

L’ARAIGNÉE DE CRISTAL

Un grand salon dont une des trois fenêtres ouvre sur une terrasse remplie de chèvrefeuille. Nuit d’été très claire. La lune illumine toute la partie où se trouvent les personnages. Le fond reste sombre. On entrevoit des meubles de formes lourdes et anciennes. Au centre de cette demi-obscurité, une haute glace psyché de style empire, maintenue de chaque côté par de longs cols de cygnes à becs de cuivre. Un vague reflet de lumière sur la glace, mais, vu de la terrasse éclairée, ce reflet ne semble pas venir de la lune, il paraît sortir de la psyché même comme une lumière qui lui serait propre.

la mère : 45 ans, des yeux vifs, une bouche tendre ; c’est une figure jeune sous des cheveux gris. Elle porte une élégante robe d’intérieur noire et une mantille de dentelles blanches. Voix sensuelle.

l’épouvanté : 20 ans. Il est maigre, comme flottant dans son négligé de coutil blanc pur. Sa face est ter-