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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/33

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pas souffrant !… J’ai besoin de solitude, voilà tout. Invitez tous les miroirs qu’il vous plaira, et accrochez au mur toutes les femmes de la terre, mais ne me chatouillez pas pour me faire rire… Ah ! c’est trop, c’est trop !… (Il retombe sur son fauteuil.)

la mère (l’entourant de ses bras) : Tu étouffes, Sylvius, à qui le dis-tu ? Moi, je meurs de chagrin de te voir cette mine taciturne. Un bon mouvement, je suis capable de te comprendre, va… puisque je t’adore !… (Elle l’embrasse.)

l’épouvanté (avec explosion) : Eh bien ! oui, là, j’ai peur des miroirs, faites-moi enfermer si vous voulez !

(Moment de silence.)

la mère (avec douceur) : Nous enfermerons les miroirs, Sylvius.

l’épouvanté (lui tendant les mains) : Pardonnez-moi, mère, je suis brutal. Sans doute, j’aurais dû parler plus tôt, mais c’est un supplice que de songer qu’on va se moquer de