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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/38

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l’idée d’en finir une bonne fois avec un ennemi… Tout à coup, la grande glace éclata sous la pression formidable des tentacules du monstre, et toute cette fiction s’écroula en miettes étincelantes dont l’une me blessa légèrement à la main. Je poussai des cris déchirants et je m’évanouis… Quand je fus en état de comprendre, notre jardinier, qui avait pénétré dans ma prison pour me rassurer, me montra le vilebrequin dont il se servait, de l’autre côté de la muraille, à seule fin de planter un énorme clou ! Le mur percé, il avait également percé la glace, ne se doutant de rien, poursuivant son travail qu’accompagnait le grincement de l’outil. Ma blessure n’était pas grave… Le brave homme craignait des scènes… et je promis de me taire… À partir de ce jour, les miroirs m’ont singulièrement préoccupé, malgré l’aversion nerveuse que j’éprouvais pour eux. Ma courte existence est toute moirée de leurs sataniques reflets. Et après le premier heurt physique, j’ai reçu