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Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/70

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un prie-dieu : Ses genoux sont bien légers. Sa robe sentait bon, et je conserve des brins de soie parmi mes brins de paille.

une chaise : Oh ! les rotondités des vieilles femmes !

un tapis : Tout frais encore, un pétale de lis était collé à son talon, et j’ai su qu’elle venait du jardin de son père.

les marches de l’autel : C’est indigne ! le prêtre ne regarde jamais où il a posé les pieds avant d’entrer à l’église.

chœur des tuyaux d’orgue : Dies iræ ! Te Deum ! Alleluia ! De profundis !

une hirondelle (se penchant du haut de la rosace) : Je crois qu’il fera beau demain !

un écho : Amen !

(Silence.)

(Une porte matelassée s’ouvre lentement et retombe avec un bruit sourd. Entrent le maudit, la prostituée et le juif, qui se meuvent à tâtons.)