Page:Rachilde - Le Démon de l’absurde, 1894.djvu/84

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pampres fous couraient, se tordaient comme de précieux métaux en fusion autour de ses raisins qui s’entassaient à même la molle argile, l’argile blonde, terre charnelle extraordinairement rousse dégageant des parfums de sève fraîche mêlés à de pestilentielles buées chaudes. Pareille à la bête trop féconde, qu’aucun lien ne doit entraver aux heures douloureuses des parturitions multiples, elle se roulait sur le sol avec d’effrayantes convulsions, lançant des jets furieux de guirlandes, bras implorants qui se tendaient vers le soleil, semblant à la fois souffrir et délirer d’une joie coupable mais paradisiaque, tandis que ses moelles surchauffées débordaient d’elle en l’inondant d’une rosée de larmes épaisses. Elle mettait bas n’importe où ces prodigieux fruits d’un brun lustré, velouté, mystérieuse éclosion du mortel bitume, le rappelant par leur nuance charbonneuse, leur nuance de sucre satanique distillé à travers des violences de volcan. Et de cer-