Aller au contenu

Page:Rachilde - Le Dessous, 1904.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

renoncé à ses habitudes religieuses pour tenir un salon officiel — Paris vaut bien qu’on oublie la messe — et qui semblait momifiée par la crainte de s’y montrer ou trop vieille provinciale ou trop nouvelle libre-penseuse. Garçon ? Un ministre garçon ? Est-ce que cela pouvait durer ? Ah ! ce qu’on devait lui en jeter à la tête des héritières de tous les genres à ce garçon-là ! Filles d’aristocrates, filles d’industriels, filles tout court : de ces grandes aventurières qui osent la fusion des arts… d’agrément et de la politique. Ah ! ce que les cervelles des jeunes personnes, allant au bal régulièrement comme les chasseurs vont à la chasse, devaient fermenter ! À cause de ses habitudes de lectures romanesques, Mlle Davenel s’inventait facilement des situations amoureuses qu’elle tressait avec quelques brins de réalisme et plusieurs ficelles de son imagination. Un ministre garçon apporte, un jour de fête, un élément de trouble sentimental pour toute jeune personne ambitieuse qui se donne la peine de réfléchir. Épouser un ministre… oui… mais un homme si laid, si gros ! Après tout, qu’est-ce que la laideur masculine ? Le simple et naturel repoussoir de la beauté féminine. À l’idée de mariage succéda