III
terre bénie
Il avait plu la nuit, il pleuvait le matin, il pleuvrait encore le soir, et la campagne s’embrumait d’un brouillard tout spécialement sale qui faisait croire à une boue céleste, plus vaporeuse que la boue terrestre, se diluant dans les ondées. Les prairies vertes devenaient grises, la forêt verte tournait au marron, et des êtres humains passaient, visqueux, le long des routes sous les rayons de l’averse qui les semblaient détenir à la manière d’une nasse détenant des poissons.
La propriété nationale de Flachère, vue dans ces torrents d’eau, prenait une physionomie inquiétante. La ferme hollandaise, construction de bois gardant son écorce, rustique, se fonçait jusqu’au ton du granit noir ; les pendentifs, les guipures de sapin blanc, se détachaient sur elle en larmes de draps mortuaires, et la grande roue