Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/52

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taire, battue par les vents, brûlée par le soleil incandescent qui fit flamber l’imagination de tant de générations illustres et enfanta les plus belles aventures de l’épopée de ma Race, j’ai respiré à pleins poumons et ouvert à mon ambition, toutes grandes, les portes de l’infini.

Ah ! quel chagrin et quel dégoût la société de mon temps ne m’a-t-elle pas inspirés dès que je l’ai regardée attentivement ! Vous dites qu’il y a dans mes livres de la morale et de la révolte et vous voudriez savoir laquelle des deux l’emporte à mes yeux… Je ne puis pas encore tout vous dire, mais il est certain que je reste l’inadaptable et l’inadapté que j’ai été au début de ma carrière. Autour de moi, je n’ai vu que des lâches, des secondaires, des vers impuissants que j’éprouvais le besoin d’écraser du talon ou de fouetter avec le sarcasme sanglant et impitoyable de ma plume irrévérente. Cela m’a valu des inimitiés profondes, des haines