Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/56

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« Porte de Minerve », s’en allèrent piteux et contrits, s’agenouiller devant l’autel, prêter un faux serment et déposer un faux baiser sur le crucifix que souillèrent leurs lèvres apostates.

Ainsi apprend-on à la jeunesse à être courageuse et sincère.

Je restai seul, déçu mais non découragé. Seul, je sentis mes forces grandir, et se décupler mes moyens d’action. En quelques jours, je remuai ciel et terre pour déchaîner un mouvement d’opinion favorable à la liberté de conscience au nom de laquelle je réclamai le droit d’entrer librement dans l’unique Université de mon pays, sans violer mes principes et sans forfaire à ma dignité.

J’avais seize ans. Ce cri pouvait paraître ridicule. J’argumentai que je voulais faire les premiers pas dans la vie, le front haut, la conscience nette, les mains propres. Je n’étais pas catholique, je n’appartenais à aucune confes-