Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/58

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geresse de mes aînés qui devaient me mettre en pièces à la « Porte de Minerve ». Toutefois, comme de grandes affiches placardées dans la ville, invitaient mes camarades à assister le lendemain à mon entrée et à m’y faire une manifestation hostile, je lis annoncer, par une déclaration publique, que je brûlerais la cervelle du premier qui oserait me toucher de la main, ou du pied. Et le jour suivant, à l’heure indiquée, deux mille étudiants massés devant l’énorme Porte fatale, et, ma foi, très belle, de l’Université catholique de Coïmbra, ouvraient respectueusement des haies pour laisser passer le jeune et pâle adolescent qui, un pistolet nerveusement serré dans chaque main, avait l’inconcevable audace d’exiger le respect de ses convictions, et de donner à son pays une leçon de courage et un exemple de virilité.

Hélas ! les hommes pardonnent-ils de pareils crimes ?