Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/80

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le rempart de l’indépendance d’une race glorieuse entre toutes, les pages de l’épopée portugaise revivaient dans mon souvenir et mon cœur se gonflait d’orgueil et d’espoir.

La Patrie ancienne, noble, téméraire, unie autour du drapeau qui avait fait, plusieurs fois victorieusement le tour du monde, me montrait son beau visage, son corps couvert de blessures qui attestaient son héroïsme et son immortalité. Le spectacle du passé me faisait envisager avec horreur le gouffre dans lequel l’égarement des hommes, leurs rivalités et leurs passions entraînaient à présent la Nation moribonde.

Là-bas, sur cette terre qui me restait interdite et pour le salut de laquelle j’étais, malgré tout, disposé à donner les meilleures années de ma jeunesse, les patrouilles se lançaient de quart d’heure en quart d’heure, par-dessus les murailles, les mots de passe dont le vent m’apportait l’écho lointain :