Page:Rachilde - Le Parc du mystère, 1923.djvu/81

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— Alerta !

— Alerta està !

— Passe de largo !

Ah ! Madame, vous ne pouvez pas savoir, et je suis incapable de la décrire, l’émotion qui étreint le cœur d’un exilé de dix-neuf ans, lorsqu’il entend, dans la nuit, le cri de la Patrie qui l’attire et qu’il ne peut embrasser !

Pendant plusieurs mois, des mois d’hiver, malgré la pluie, le vent, les orages terribles qui s’abattent fréquemment sur cette région, j’allai seul à mon rendez-vous, sur la tour de la cathédrale.

Pour y parvenir, je traversai, à la pâle lueur des cierges, la grande nef de l’église peuplée de saints et de martyrs, immobiles dans leurs niches de pierre. Parfois il me semblait entendre au passage des bouts de dialogues, des chuchotements mystérieux qui me donnaient un étrange frisson. Je me hâtais et j’arrivais, essoufflé, au bout de ma course. Un soir