Page:Rachilde - Madame Adonis, 1929.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Merci, répondit-il tout haut, je ne suis pas pressé, madame !

Le domestique se retira vivement craignant d’être tancé, car Mme Désambres ne ménageait guère ses gens.

— Ma foi, mon ami, dit-elle en riant, je ne vous savais pas là, recevez toutes mes excuses, je me déshabille, et puis, votre petite femme n’est vraiment pas polie. Je lui envoie des fleurs » des gâteaux, des livres, elle m’écrit au lieu de venir ! On serait de mauvaise humeur à moins. Racontez-moi vos nouveaux malheurs. Il s’agit du beau-père ? Vous l’avez retrouvé, ce cher beau-père. J’ai déjeuné, je le regrette bien… Je vais à la chasse, chez mes frères… mais, si vous aviez, par hasard, déjeuné aussi, je vous permets de vous joindre à moi…

Louis répliqua, un peu désappointé :

— Je n’aime pas la chasse, Madame. Louise est souffrante. Il ne faut plus la gâter, parce que je me fâcherais à la fin. Vous lui envoyez des robes et des fleurs, et vous prêter de l’argent à son père… pour qui nous prenez-vous ? Je ne suis pas content. Est-ce que nous vous demandons quelque chose ?

Il marchait d’une allure très rageuse sur le tapis oriental et secouait les chaises, saisi brusquement du désir de tout casser.

— Ah ! les cinq mille francs… c’est bien simple, monsieur Bartau, il m’associe aux bénéfices de l’affaire.

Louis respira.

— Vous êtes folle ! déclara-t-il, se radoucissant.

— Toujours vos flatteries ! railla Marcelle