et en examina le cœur, que le fleuriste avait mouillé d’une goutte de cristal :
— Vous avez du talent, beaucoup de talent, répéta-t-elle, tout en détirant les pétales de satin…
Cette odeur de pommes rissolées lui devenait insupportable.
L’artiste se mit en face de sa nouvelle cliente et attira la lampe entre eux, au bord de la table. Ainsi placés, ils pouvaient se voir des pieds à la tête. Leurs regards se croisèrent. Raoule, comme éblouie, cligna des paupières derrière sa voilette.
Le frère de Marie Silvert était un roux, un roux très foncé, presque fauve, un peu ramassé sur des hanches saillantes, avec des jambes droites, minces aux chevilles.
Ses cheveux, plantés bas, sans ondulations ni boucles, mais durs, épais, se devinaient rebelles aux morsures du peigne. Sous son sourcil noir, assez délié, son cil était d’un sombre étrange, quoique d’une expression bête.
Il regardait, cet homme, comme implorent les chiens souffrants, avec une vague humidité sur les prunelles. Ces larmes