minie quand il aurait préféré un grand crime. Pour l’en récompenser, vous le trahissez et le forcez à jouer un rôle infernal, être fiancé pour ne pas épouser.
» Certainement je peux aller déclarer le contraire au général…, mais cela…, c’est une autre ignominie ; j’aime mieux me brûler la cervelle.
» Oh ! vingt duels plutôt qu’une situation ridicule. »
Ce disant, le duc se leva et arpenta le salon à pas précipités, le rouge aux joues.
Mlle Fayor respirait la rose qu’elle avait à la main.
— Cherchez une raison polie, Monsieur, je ne saurais vous en empêcher, dit-elle d’un air nonchalant ; en réalité elle paraissait très fatiguée.
Que pouvait ce mariage pour Bruno qu’une idée folle avait fait fuir ? Bien peu ! Il fallait la vérité pour le défendre et elle rêvait, les paupières fermées, sans s’apercevoir que le duc rageait devant elle.
— Mademoiselle Fayor ? dit-il furieux, se contenant à peine.
» Renée !… ajouta-t-il plus violemment.
— Quoi, monsieur ? Nous nous sommes trompés… n’est-ce pas… j’en conviens ! nous nous détestons, après ?…
— Vous êtes infâme, vous êtes atroce, vous êtes une odieuse créature !… dit le duc hors de lui.
— Et puis… je suis adorable, je le sais, monsieur !
— Mais vous êtes le diable !…
— Vous croyez-vous un ange ?
— Mais vous me rendez fou !…
— Vous aviez des dispositions !…