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d’une nuit intense, son buste resplendit, plus lumineux qu’un rayon de soleil.

— S’ils viennent, lui et eux, ils sauront au moins comment se donne la duchesse de Pluncey ! » dit-elle en riant d’un rire convulsif.

Bruno ferma les yeux.

Pour ne pas la laisser tomber à ses pieds, il la tenait toujours par la taille et il touchait sa peau frémissante.

Renée acheva de faire sauter les agrafes. Le velours coula le long de ses hanches merveilleuses, pareille à une nuée s’évanouissant dans l’irradiation d’un astre.

Tout le poème de la femme, l’immense poème de l’amour était devant lui.

Bruno resserra les bras… un flot de sang monta de sa poitrine à son cerveau.

— Nous rêvons, murmura-t-il, viens !… »

Dans l’éblouissante neige de sa gorge, la mouche noire semblait l’appeler et ce petit signe fait en forme de cœur dardait une enivrante fascination…

— Après, nous mourrons… veux-tu ? demanda-t-il bien bas.

— Oui ! après !… répondit-elle se pressant plus fort contre lui.

… Un coup violent fut frappé à la porte. Renée, par un mouvement instinctif de pudeur, remonta sa robe.

— Madame la duchesse de Pluncey, dit une voix hautaine, nous vous attendons !… »

C’était le duc.