— Non ! » dit Nono d’une voix rageuse.
C’était la première fois qu’une pareille insolence était adressée à Renée ; enchantée, elle battit des mains, presque rieuse.
— Ah ! Ah ! C’est splendide ! voici un homme qui me trouve laide. Mais buvez donc, malheureux, buvez… »
Mme Maldas, sous la table, marcha sur le pied de son aîné. Nono devenait maussade. Il voulait bien être aimable… encore ne fallait-il pas trop exiger.
Il goûta le vin.
— Du champagne ! je n’ai jamais voulu en boire, moi !… »
Et il pâlit du coup.
— Ça ne m’étonne pas, mon ami !
— Et je n’en veux pas boire…, il monte au cerveau ! »
Césarine attrapa le verre au passage et fit claquer sa langue.
— Vois-tu, Nono (on l’appelait Nono, aussi, dans la famille), tu es trop bête quand tu veux !
— Je crois même qu’il veut toujours, dit Renée dont le visage s’animait dans cette lutte.
— Voyons, soyez obéissant ! Est-ce que j’ai l’intention de vous griser ?
— Je ne bois ni ne fume… le vin grise et le tabac sent mauvais. »
Renée laissa tomber ses bras.
— Décidément, il est complet ! Et… ces abstentions étaient ordonnées par la sage Lilie ?