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XV

— Qu’as-tu, mon chien ?

Sirloup tombe en arrêt du côté de la tache noire de ce bosquet, un endroit recouvert par les guirlandes d’un lierre magnifique, une sorte de grotte, une chambre de verdure dont l’entrée se montre ronde, tel le couloir d’une tanière de fauve.

Il y a certainement là des gens cachés, des malfaiteurs ou de pauvres diables dormant à la belle étoile, sans autre étoile que l’œil indiscret de la lune se glissant sous les branches, car la lune, dans son plein, ne souffre aucune rivale.

Sirloup gronde, la queue en fouet. Planté sur ses quatre robustes pattes, il est prêt à bondir. Je lui flatte les oreilles, le calme. Faut-il douter de la sécurité du Bois ? Le décor est si merveilleux dans son immobilité de toile de fond et, au premier plan, ce saule argenté, rideau scintillant de paillettes, abrite sous lui des fleurs d’eau presque roses, grosses comme des têtes d’enfants émergeant