Page:Rachilde - Refaire l’amour, 1928.djvu/238

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Et il se rend compte immédiatement que la révolte est inutile parce que rôdent autour de nous des forces inconnues dont nous ne sommes pas responsables, qui nous dominent et nous font prisonniers au moment où nous nous y attendons le moins.

Couché à ses pieds, il soupire, se résigne, tire sa langue héraldique pour lécher doucement ces deux petits museaux de velours qu’il pense doués d’une vie à part.

— Nous avons la paix avec celui-ci, murmure Pauline Vallier ; à l’autre maintenant.

Elle descend de l’estrade et va, suivie de Sirloup, se jeter sur le divan.

Je place le chevalet derrière une draperie en disant d’un ton détaché :

— Est-ce que je pourrai, demain, aller vous saluer à la gare, chère madame ?

— Ça, jamais ! Je m’en vais avec une femme de chambre que j’ai arrêtée hier. De plus, il y a des gens de chez nous qui peuvent monter dans le même train que moi.

— Je suis donc obligé de vous faire mes adieux tout de suite, car moi je n’ai pas envie de souper aux étoiles avec une femme comme il faut.

Le parfum qui émane d’elle et, probablement, la chaleur orageuse, m’énervent au point que je me sens attiré par la petite table