VII
Mon chauffeur cligne de l’œil en m’arrêtant devant la gare Montparnasse. Il devine, à mon air anxieux, que ce n’est pas un ami que j’attends. Alors je l’envoie m’acheter des cigarettes d’une marque spéciale qu’il trouvera difficilement, au moins je l’espère, dans les bureaux de ce quartier. Cela me laissera le temps de la voir venir sans descendre de voiture, car il fait vraiment trop froid, malgré le soleil. Il a neigé cette nuit.
Je suis en retard d’une dizaine de minutes. Dès que le sort m’est clément, mon fatalisme reprend le dessus. Puisque je dois la revoir, rien ne presse et pourtant, ce matin, en relisant son billet, je chantais ! Son billet ? Ah ! ce pauvre morceau de papier quadrillé, coupé en deux par économie ou manque d’usage, cette enveloppe jaune, trop large… Mais l’écriture est propre, nette, sans faute d’orthographe, sinon de français. Il n’y en