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ACTE I, SCÈNE II. 9 3

N'ose-t-il être Auguste et César que de nom? Vous le dirai-je enfin? Rome le justifie. Rome, à trois affranchis si long-temps asservie, A peine respirant du joug qu'elle a porté, Du règne de Néron compte sa liberté. Que dis-je! la vertu semble même renaître. Tout l'empire n'est plus la dépouille d'un maître: Le peuple au champ de Mars nomme ses magistrats; César nomme les chefs sur la foi des soldats; Thraséas au sénat, Corbulon dans l'armée. Sont encore innocens, malgré leur renommée; Les déserts, autrefois peuplés de sénateurs, Ne sont plus habités que par leurs délateurs. Qu'importe que César continue à nous croire, Pourvu que nos conseils ne tendent qu'à sa gloire; Pourvu que, dans le cours d'un règne florissant, Rome soit toujours libre, et César t ont-puissant? Mais, madame, Néron suffit pour se conduire. J'obéis, sans prétendre à l'honneur de l'instruire. Sur ses aïeux, sans doute, il n'a qu'à se régler : Pour bien faire, Néron n'a qu'à se ressembler. Heureux si ses vertus, l'une à l'autre en chaînées, Ramènent tous les ans ses premières années !

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��Ainsi, sur l'avenir n'osant vous assurer, Vous croyez que sans vous Néron va s'égarer. Mais vous, qui , jusqu'ici content de votre ouvrage "Venez de ses vertus nous rendre témoignage , Expliquez-nous pourquoi, devenu ravisseur, Néron deSilanus fait enlever la sœur.

TOME II. 9-

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