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DE BRITANNICUS. 167

ristote sur le héros de la tragédie; et que, bien loin d'être parfait, il faut toujours qu'il ait quel- que imperfection. Mais je leur dirai encore ici qu'un jeune prince de dix-sept ans , qui a beau- coup de cœur, beaucoup d'amour, beaucoup de franchise et beaucoup de crédulité, qualités ordinaires d'un jeune homme, m'a semblé très- capable d'exciter la compassion. Je n'en veux pas davantage.

Mais, disent-ils, ce prince n'entroit que dans sa quinzième année lorsqu'il mourut : on le fait vivre, lui et Narcisse, deux ans plus qu'ils n'ont vécu. Je n'aurois point parlé de cette ob- jection, si elle n'avoit été faite avec chaleur par un homme qui s'est donné la liberté de faire régner vingt ans un empereur qui n'en a régné que huit, quoique ce changement soit bien plus considérable dans la chronologie, où Ton suppute les temps par les années des em- pereurs.

Junie ne manque pas non plus de censeurs : ils disent que d'une vieille coquette , nommée JtîkiaSilàxa, j'en ai fait une jeune fille très-sage. Qu'auroient-ils à me répondre, si je leur di- sois que cette Junie est un personnage inventé, comme l'Emilie de Cinna, comme la Sabine d'Horace? Mais j'ai à leur dire que, s'ils avoient

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