Ce que c’est qu’à propos toucher la passion !
Je suis bien empêché. La vérité me presse ;
Le crime est avéré ; lui-même il le confesse.
Mais s’il est condamné, l’embarras est égal :
Voilà bien des enfants réduits à l’hôpital.
Mais je suis occupé ; je ne veux voir personne.
Scène IV.
Monsieur…
C’est ma fille, monsieur.
Hé ! tôt, rappelez-la.
Vous êtes occupé.
Monsieur…
Je suis tout réjoui de voir cette jeunesse.
Ce n’est pas tout, ma fille, il faut de la sagesse.
Savez-vous que j’étais un compère autrefois ?
On a parlé de nous.
Ah ! monsieur, je vous crois.
Dis-nous : à qui veux-tu faire perdre la cause ?
À personne.
Parle donc.
Je vous ai trop d’obligation.
N’avez-vous jamais vu donner la question ?
Non, et ne le verrai, que je crois, de ma vie.
Venez, je vous en veux faire passer l’envie.
Eh ! monsieur, peut-on voir souffrir des malheureux ?
Bon ! Cela fait toujours passer une heure ou deux.
Monsieur, je viens ici pour vous dire…
Je vous vais en deux mots dire toute l’affaire :
C’est pour un mariage. Et vous saurez d’abord
Qu’il ne tient plus qu’à vous, et que tout est d’accord.
La fille le veut bien ; son amant le respire ;
Ce que la fille veut, le père le désire.
C’est à vous de juger.
Dès demain, si l’on veut ; aujourd’hui, s’il le faut.
Mademoiselle, allons, voilà votre beau-père :
Saluez-le.
Comment ?
Quel est donc ce mystère ?
Ce que vous avez dit se fait de point en point.
Puisque je l’ai jugé, je n’en reviendrai point.
Mais on ne donne pas une fille sans elle.
Sans doute ; et j’en croirai la charmante Isabelle.
Es-tu muette ? Allons, c’est à toi de parler.
Parle.
Je n’ose pas, mon père, en appeler.
Mais j’en appelle, moi.
Vous n’appellerez pas de votre signature ?
Plaît-il ?
C’est un contrat en fort bonne façon.
Je vois qu’on m’a surpris ; mais j’en aurai raison :
De plus de vingt procès ceci sera la source.
On a la fille ; soit : on n’aura pas la bourse.
Eh, monsieur ! qui vous dit qu’on vous demande rien ?
Laissez-nous votre fille, et gardez votre bien.
Ah !