Page:Racine - Œuvres, t4, éd. Mesnard, 1865.djvu/276

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trompe gravement sur ce qu’il dit de la Mère Angélique, qui était morte bien avant cette querelle, en 1661. Il faut donc s’en tenir aux récits de cette affaire donnés par Jean-Baptiste Racine et par son frère.

Les exemplaires de la première édition de la Lettre de Racine à l’auteur des Imaginaires sont devenus rares ; les journalistes de Trévoux disaient qu’il n’en était peut-être pas resté dix. On en trouve encore quelques-uns. Cette édition, à laquelle est conforme le texte que nous donnons, a quatre feuillets in-4° (7 pages numérotées), sans date et sans nom d’auteur ni d’imprimeur. En tête de la lettre est ce titre : Lettre a l’Avtevr des Heresies imaginaires et des devx Visionnaires. On l’a d’abord réimprimée, avec quelques variantes sans importance, dans le Recueil de pièces choisies, tant en prose qu’en vers, rassemblées en deux volumes (in-12), à la Haye, chez Van-Lom, Pierre Gosse et Albers, M.DCC.XIV (première partie, p. 100-112[1]). Ce recueil est dû à la Monnoye. La même année 1714, elle a été donnée aussi dans les Mémoires de Trévoux du mois d’octobre, que nous avons déjà cités. Deux ans après, Brossette l’a insérée dans les Œuvres de Boileau (Genève, M.DCC.XVI), tome II, p. 329-336. « J’ai cru, disait-il, pouvoir avec bienséance associer un ouvrage de M. Racine à ceux de M. Despréaux, son ami et son confrère. » Nous connaissons deux anciennes copies manuscrites de cette première lettre : l’une dans un volume de Mélanges, qui vient de la bibliothèque des Barnabites, et appartient aujourd’hui à celle

    Port-Royal quelque chose d’à peu près semblable, si ce n’est qu’il s’agit non pas d’Arnauld, mais de M. de Saci, dans une note mise à la fin de la première lettre par l’éditeur de 1722 des Œuvres de Racine. Après avoir raconté la suppression de la seconde lettre dans des termes qui sont tout à fait d’accord avec ceux du récit de Jean-Baptiste Racine, cet éditeur ajoute : « Il la resserra aussitôt dans son portefeuille, ne la communiqua à personne, et alla chez M. de Saci pour se réconcilier avec lui. M. l’abbé du Pin l’y accompagna. »

  1. A la suite de la page 112, la pagination reprend à 101, 102, etc., comme si la Lettre de Racine avait été insérée après coup dans le Recueil, entre les Poésies diverses de M. la Chapelle, qui finissent à un recto, p. 99, et les Poésies du chevalier d’Aceilly (de Cailly), qui commencent à un autre recto, p. 101.