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CRITIQUE
de l’épître dédicatoire
DE CHARLES PERRAULT.

NOTICE.

Lorsque l’Académie eut achevé son Dictionnaire, qu’elle publia en 1694, elle chargea son secrétaire perpétuel, l’abbé Régnier Desmarais, de composer la Préface et l’Épître dédicatoire au Roi. Cependant l’abbé Régnier ayant été obligé de s’absenter, quelques-uns de ses confrères usurpèrent la tâche que la Compagnie lui avait confiée. Charpentier fît une préface et une épître ; Charles Perrault, de son côté, une autre épître. L’abbé Régnier dit dans ses Mémoires que l’Académie préféra à l’épître qu’il avait préparée celle dont Charpentier était l’auteur. Mais le projet de Charpentier, tel que nous l’avons, diffère entièrement de l’Épître dédicatoire que l’on trouve imprimée à la tête de l’édition de 1694 ; il est donc probable que l’Académie demanda à Charpentier une nouvelle rédaction, qui est celle que nous avons aujourd’hui, et dans laquelle plusieurs phrases du projet de Charles Perrault ont été conservées[1].

L’abbé Régnier, piqué du dégoût qu’on lui avait donné, fit sur le projet d’épître de Charpentier des remarques critiques, que d’Alembert avait vues écrites de sa main, et qu’il a publiées à

  1. Voyez d’Alembert, Éloge de Régnier Desmarais, dans l’Histoire des membres de l’Académie françoise, tome III, p. 213, 214 et 284.