Page:Racine - Œuvres, tome 1, 1679.djvu/249

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qu’un auffi méchant homme que Narciflè. Car il y avoit long-temps qu’on avoir don— < « né ordre qu’il n’y euft aupres de Britannieus, « que des gens qui n’euflènt ni foy ni honneur.. «  « Nam utproximut cjttifcjue Britannico nequefas vecjtiefidem.penfîhabtret, olimprovifum erat.

Il me refte à parler de Junie. IÎ ne la faut pas confondre avec une vieille Coquette qui s’appelloit Junia Silana. C’eft icy une autre Junie que Tacite appelle Junia Calvina,. de Ja famille d’Augufte, Sœur de Silanus à qui Clau. dius avoit promis Oclavie. Cette Junie eftoit jeune, belle, & comme dit Seneque, feflivijfima omnium puellarum. Son Frere & elle « e s’àimoient tendrement, & leurs Ennemis « ( dit Tacite ) les accuferent tous deux d’in— ce cefte, quoy qu’ils ne fuflènt coupables que « d’un peu d’indilcretion. Elle vécut jufqu’au « regne de Vcfpafien. « 

Je la fais entrer dans les Veftales, quoy que felon Aulugelle on n’y receuft jamais perfonne au deiïbus de fix ans ni au delîùs de dix. Mais le Peuple prend icy Junie fous fa protection. Et j’ay crû qu’en conlideration de fa naillànce, de fa vertu, & de fon mal-heur, il pouvoit la difpenfer de l’àge prefcrit par les loix, comme.il a difpenfé de l’àge pour le Confulat tant de grandsHommes qui avoient mérité ce Privilege.