SCENE II.
AGRIPPINE, BURRHUS, ALBINE.
MAdame,
Au nom de l’Empereur j’allois vous informer
D’un ordre, qui d’abord a pû vous alarmer,
Mais qui n’eſt que l’effet d’une ſage conduite,
Dont Ceſar a voulu que vous ſoyez inſtruite.
Puiſqu’il le veut, entrons, il m’en inſtruira mieux.
Ceſar pour quelque temps s’eſt ſouſtrait à nos yeux.
Déja par une porte au public moins connuë,
L’un & l’autre Conſul vous avoient prevenuë,
Madame. Mais ſouffrez que je retourne exprés…
Non, je ne trouble point ſes auguſtes ſecrets.
Cependant voulez-vous qu’avec moins de contrainte
L’un & l’autre une fois nous nous parliõs ſans feinte ?
Burrhus pour le menſonge eut toûjours trop d’horreur.
Pretendez-vous long-temps me cacher l’Empereur ?
Ne le verray-je plus qu’à titre d’importune ?
Ay-je donc élevé ſi haut voſtre fortune