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Page:Racine - Esther, 1689, Barbin - Athalie, 1692, Thierry.djvu/136

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Il luy feint, qu’en un lieu, que vous seul connoissiez,

Vous cachez des tresors par David amassez.

Enfin depuis deux jours la superbe Athalie

Dans un sombre chagrin paroist ensevelie,

Je l’observois hier, & je voyois ses yeux

Lancer fur le Lieu saint des regards furieux,

Comme si dans le fond de ce vaste édifice

Dieu cachoit un Vangeur armé pour son supplice.

Croyez-moy, plus j’y pense, & moins je puis douter

Que sur vous son courroux ne soit prest d'éclater,

Et que de Jézabel la fille sanguinaire

Ne vienne attaquer Dieu jusqu'en son Sanctuaire,

JOAD

Celuy qui met un frein à la fureur des flots

Sçait aussi des Méchans arrester les complots.

Soûmis avec respect à sa volonté sainte ,

Je crains Dieu, cher Abner, & n’ay point d’autre crainte.

Cependant je rends grace au zele officieux

Qui sur tous mes périls vous fait ouvrir les yeux.

Je voy que l'injustice en secret vous irrite,

Que vous avez encor le cœur Israëlite