Page:Racine - Les Plaideurs, Barbin, 1669.djvu/95

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Quelle maiſon ? Maiſon de notre propre juge !
On briſe le cellier qui nous ſert de refuge !
De vol, de brigandage on nous déclare auteurs !
On nous traîne, on nous livre à nos accuſateurs.
À maître Petit Jean, Meſſieurs. Je vous atteſte :
Qui ne ſait que la loi Si quis canis, Digeſte,
De Vi, paragrapho, Meſſieurs, Caponibus,
Eſt manifeſtement contraire à cet abus ?
Et quand il ſerait vrai que Citron, ma partie,
Aurait mangé, Meſſieurs, le tout, ou bien partie
Dudit chapon : qu’on mette en compenſation
Ce que nous avons fait avant cette action.
Quand ma partie a-t-elle été réprimandée ?
Par qui votre maiſon a-t-elle été gardée ?
Quand avons-nous manqué d’aboyer au larron ?
Témoin trois procureurs, dont icelui Citron
A déchiré la robe. On en verra les pièces.
Pour nous juſtifier, voulez-vous d’autres pièces ?

PETIT JEAN

Maître Adam…

L’INTIMÉ

Maître Adam… Laiſſez-nous.

PETIT JEAN

Maître Adam… Laiſſez-nous. L’Intimé…

L’INTIMÉ

Maître Adam… Laiſſez-nous. L’Intimé… Laiſſez-nous.

PETIT JEAN

S’enroue.

L’INTIMÉ

S’enroue. Hé laiſſez-nous. Euh ! euh !

DANDIN

S’enroue. Hé laiſſez-nous. Euh ! euh ! Repoſez-vous,