Vous la voyez, Madame, & preſte à vous cacher,
Vous haïſſez le jour que vous veniez chercher ?
Noble & brillant Auteur d’une triſte Famille,
Toy, dont ma Mere oſoit ſe vanter d’eſtre Fille,
Qui peut eſtre rougis du trouble où tu me vois,
Soleil, je te viens voir pour la derniere fois.
Quoy ? vous ne perdrez point cette cruelle envie ?
Vous verray-je toûjours renonçant à la vie
Faire de voſtre mort les funeſtes appreſts ?
Dieux ! Que ne ſuis-je aſſiſe à l’ombre des foreſts !
Quand pourray-je au travers d’une noble pouſſiere
Suivre de l’œil un char fuyant dans la carriere !
Quoy, Madame ?
Où laiſſay-je égarer mes vœux, & mon eſprit ?
Je l’ay perdu. Les Dieux m’en ont ravi l’uſage.
Oenone, la rougeur me couvre le viſage,
Je te laiſſe trop voir mes honteuſes douleurs,
Et mes yeux malgré moy ſe rempliſſent de pleurs.