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ANDROMAQUE
TRAGÉDIE
ACTE I
Scène première
ORESTE, PYLADE.
ORESTE.
Oui, puisque je retrouve un ami si fidèle,
Ma fortune va prendre une face nouvelle ;
Et déjà son courroux semble s’être adouci[1],
Depuis qu’elle a pris soin de nous rejoindre ici[2].
Qui l’eût dit, qu’un rivage à mes vœux si funeste
Présenteroit d’abord Pylade aux yeux d’Oreste ?
Qu’après plus de six mois que je t’avois perdu,
À la cour de Pyrrhus tu me serois rendu ?
- ↑ Subligny a critiqué le courroux de ma fortune. « La fortune en général peut avoir du courroux, mais quand fortune signifie la condition, la misérable fortune de quelqu’un, peut-on dire ma misérable fortune a du courroux contre moi, ou bien a adouci son courroux ? » (III, 8). Pure chicane.
- ↑ Rejoindre, réunir : sens commun au xviie siècle.