Conçois-tu les transports de l’heureuse Hermione ? 850
Sais-tu quel est Pyrrhus ? T’es-tu fait raconter
Le nombre des exploits…. Mais qui les peut compter ?
Intrépide, et partout suivi de la victoire,
Charmant, fidèle enfin, rien ne manque à sa gloire.
Songe[1]…
Dissimulez. Votre rivale en pleurs 855
Vient à vos pieds, sans doute, apporter ses douleurs.
Dieux ! ne puis-je à ma joie abandonner mon âme ?
Sortons : que lui dirois-je ?
Scène IV
N’est-ce point à vos yeux un spectacle assez doux
Que la veuve d’Hector pleurante à vos genoux ?
Je ne viens point ici, par de jalouses larmes.
Vous envier un cœur qui se rend à vos charmes.
Par une main cruelle, hélas ! j’ai vu percer[2]
Le seul[3] où mes regards prétendoient s’adresser.
Ma flamme par Hector fut jadis allumée ;
- ↑ Voici le pendant de la scène v de l’acte II. La naïveté égoïste de la passion s’étale dans ce couplet.
- ↑ Var. Par les mains de son père, hélas ! j’ai vu percer. (1668-76.)
- ↑ Le seul. Il y a une pointe analogue à celle du vers 320. Le cœur est pris (862) au figuré, et ici (864) au propre dans la proposition principale, au figuré dans la relative.