Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/155

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T R A G É D I s. iiy

A X I A N E.

Hélas , il me Vote à jamais ! -Aucun reftc d'cfpoir ne peut flatter ma peine ; Sa mort étoit douteufe , elle devient certaine : Il y court ; & peut-être iJ ne s'y vient offrir , Que pour me voir encore , & pour me fecourir» Mais cjue feroit-il feul contre toute une armée ? En vain fes grands elîbrts l'ont d'abord allarmée : En vain quelques guerriers qu'anime fon grand cœur. Ont ramené l'effroi dans le camp du vainqueur. U faut bien qu'il fuccombe , Se qu'enfin fon courage Tombe fur tant de morts qui ferment fon paffage. Encor fi je pouvois , en fortant de ces lieux , Lui montrer Axiane , Se mourir à fcs yeux î Mais Taxile m'enferme; & cependant le traître Du fang de ce héros eft allé fe repaître ; Dans les bras de la moit il le va regarder , Si toutefois encore il oft l'aborder.

Alexandre. Non , Madame , mes foins ont afluré fa vie. Son retour va bientôt contenter votre envie. Vous le verrez. '

Axiane.

Vos foins s'étcndiotent jufqu'à luiî I.c bras qui l'accabloit deviendroit fon appui I J^tttendrois fon faluc de la main d'Alexandre î Mais quel miracle enfin n'en dois-je point attendre î Je m'en fouvicns, Seigneur: vous me l'avez prorais , Qu'Alexandre vainqueur n'avoir plus d'ennemis. Ou plutôt ce guerrier ne fut jamais le vôtre. La gloire également vous arma l'un 5c l'autre ; Contre un fi grand courage il voulut s'éprouver j Et vous ne l'attaquiez qu'afin de le fauver.

A LEX ANDRE.

Ses mépris redoubles, qui bravent ma colère , Méritcroicnt, fans doute , un vainqueur plus (evcrejj Son orgueil , en tombant , fcmble s'être affermi. Mais je veux bien cefTcr d'être fon ennemi :

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