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Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/192

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Seigneur, par ce conseil prudent et rigoureux, C’est acheter la paix du sang d’un malheureux.

Pyrrhus

Oui ; mais je veux, Seigneur, l’assurer davantage : D’une éternelle paix Hermione est le gage ; Je l’épouse. Il semblait qu’un spectacle si doux N’attendît en ces lieux qu’un témoin tel que vous : Vous y représentez tous les Grecs et son père, Puisqu’en vous Ménélas voit revivre son frère. Voyez-la donc. Allez. Dites-lui que demain J’attends avec la paix son cœur de votre main.

Oreste

Ah dieux !


Scène V

Pyrrhus, Phoenix

Pyrrhus
 xxxxxxxxxxxxxxxx Eh bien, Phoenix, l’amour est-il le maître ?

Tes yeux refusent-ils encor de me connaître ?

Phoenix

Ah ! je vous reconnais ; et ce juste courroux, Ainsi qu’à tous les Grecs, Seigneur, vous rend à vous. Ce n’est plus le jouet d’une flamme servile : C’est Pyrrhus, c’est le fils et le rival d’Achille, Que la gloire à la fin ramène sous ses lois, Qui triomphe de Troie une seconde fois.

Pyrrhus

Dis plutôt qu’aujourd’hui commence ma victoire, D’aujourd’hui seulement je jouis de ma gloire ; Et mon cœur, aussi fier que tu l’as vu soumis, Croit avoir en l’amour vaincu mille ennemis. Considère, Phoenix, les troubles que j’évite, Quelle foule de maux l’amour traîne à sa suite,